Ce tome 3 étant le dernier de l'ouvrage entier, je voudrais risquer un commentaire. Il est une activité particulièrement tentante et agréable : celle de faire des mathématiques inutiles dans l'espoir (caché) que le temps ainsi perdu ne sera pas utilisé à chercher où sont les vrais problèmes, source bien connue de complications inconfortables. Les ouvrages rédigés sous l'impulsion de M. Giroud devraient nous débarrasser de ce fléau en montrant d'une part que la plupart des problèmes réels sont encadrés par des solutions exactes ou approchées,
donnant une précision suffisante ; en montrant aussi, par la complexité des sujets abordés, qu'un nouveau problème a peu de chance d'être résolu à moins d'un an de travail et qu'il est en général inutile de tenter cet effort pour un sujet dont la solution est espérée avant la fin de la semaine. L'utilisation des tables permet d'avoir une réponse rapide, en moins de deux heures dans les cas les plus défavorables et il peut même rester encore du temps pour réfléchir jusqu'au prochain week-end. En bref, l'emploi des Tables pour le calcul des fondations doit être regardé un peu comme celui des ordinateurs, pour débarrasser les ingénieurs de tâches harassantes et leur permettre de se consacrer à des travaux davantage en rapport avec leur métier, et en particulier à vérifier la validité des hypothèses de départ, à réfléchir sur le choix des coefficients de sécurité et à comparer diverses variantes de la solu- tion envisagée.
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